10 juin 2012

La porte du ciel

Auteur : Dominique Fortier
Titre : La porte du ciel 
Éditeur : Alto 
Parution : 2011 
Format : 286 pages

 

Résumé : 

Mettez un vieux disque de blues en sourdine et laissez-vous guider par les mots de Dominique Fortier. Suivez-là jusqu'en Louisiane, vers 1860, durant la guerre de Sécession. Trempez vos pieds dans le fleuve Mississippi. Sentez cette odeur de terre et de plumes roussies. Voyez les courtepointes multicolores vibrer dans le vent. Écoutez le coq qui, chaque matin, dénonce l'injustice des plantations de coton. N'hésitez-pas, ouvrez les yeux.

Ce que j'ai aimé : 

-Au départ, j'hésitais à lire ce livre. Mais j'ai eu une très belle surprise, car la voix de Dominique Fortier nous guide véritablement dans ce récit avec une justesse d'écriture remarquable. Récit aux multiples trames, qui dénonce l'oppression de nos frères et de nos soeurs dans les plantations de coton vers 1860 et dans la prison d'Angola dans les années 2000. Ce roman nous fait réfléchir aux discriminations et au manque de respect qui sont encore présents dans le monde d'aujourd'hui.

-Que de beauté, d'intuition et d'originalité retrouvons-nous dans les courtepointes de la Louisiane. Vibrant hommage à ces artistes du quotidien, qui à force de courage et d'espérance, nous montrent la véritable signification de l'art : art comme acte généreux, comme acte de résistance. 

-Je vous recommande fortement ce roman, pour sa douceur et sa poésie pénétrante. On sent l'amour des femmes pour leurs enfants. On se languit dans la chaleur et le parfum des roses. On ressent l'attente des personnages, leurs silences, leurs désirs enfouis. On devine toute la recherche derrière ce roman qui nous permet de vivre de l'intérieur cette période de l'histoire des États-Unis.

-Dans le même ordre d'idées, je vous invite aussi à découvrir la vie d'Harriet Tubman, une esclave évadée qui a milité pour les droits des femmes et pour l'abolition de l'esclavage.

Extraits favoris : 

« À même les restes de la vie quotidienne, elles tailleront des morceaux de ciel, échafauderont des maisons, dessineront des labyrinthes pour assembler des ouvrages dont chacun est un miracle. » 

« Dans les marécages, les arbres aux racines graciles semblables à un fin réseau de pattes et qu'on appelle arbres-marcheurs sont envahis par des lianes recouvertes de mousse. Les longs rubans pendent mollement entre les branches comme des guirlandes suspendues en prévision d'une fête qui n'aurait jamais eu lieu. »

« Elle posa son doigt noir à côté de la main blanche de son institutrice. Côte à côte sur la dentelle qui avait jadis appartenu à un voile de mariée avant de devenir un tutu d'enfant puis une robe de poupée, leurs ongles étaient du même rose exactement. » 

« -On peut prendre celui qu'on veut ? Le nom qu'un veut ?
-Celui que vous voulez, répondit-il.
-Freeman, dit-elle, et il hocha la tête. »

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