23 octobre 2012

L'homme au traîneau

Auteur : Marie-Andrée Lamontagne
Titre : L'homme au traîneau
Éditeur : Leméac
Parution : 2012
Format : 251 pages

Résumé :
 
Dans L'homme au traîneau, Marie-Andrée Lamontagne nous entraîne dans une enquête mirabolante qui traverse trois siècles pour retrouver l'origine d'un traîneau de style Louis XV.

L'histoire débute à Montréal, à notre époque, lorsqu'un jeune conservateur du Musée des beaux-arts de Montréal décide de faire de cette énigmatique antiquité la pièce maîtresse de sa nouvelle exposition.

Le mystère nous guide jusqu'au 18e siècle, chez la belle Delphine de Sançot. Jeune aristocrate éprise de son amant et de la vie à la campagne, elle tente de retarder le moment où elle devra rejoindre son vieux mari à Paris. L'idée lui vient de faire construire un véhicule des plus élégants et de retarder longuement le chantier par l'ajout de multiples détails et le choix des plus rares matériaux.

Nous ferons aussi la connaissance d'un certain Monsieur Van Houtte, président de la Société des chemins de fer du Canadien Pacifique, dans le Montréal du 19e siècle. Avide collectionneur, il vient de faire l'acquisition d'un traîneau pour son musée des modes de transport, mais le doute plane sur l'authenticité de l'objet.

Nous serons amenés à visiter des antiquaires, des salles d'archives, des bibliothèques et des salles de réception où il devient difficile, sous les masques de la convoitise, de distinguer le vrai du faux.

Ce que j'ai aimé : 

-Ce roman mêle autant l'aspect austère du monde des affaires du 19e siècle à une histoire foisonnante à multiples tiroirs. J'ai aimé ce contraste entre rigueur et frénésie déroutante. Une écriture soignée et claire se colle à cette énigme imprévisible. Comme une valse effrénée, on en ressort quelque peu étourdi. On se promène entre les époques et les lieux. On se pose des questions face aux manigances des personnages, qui se déplacent beaucoup eux aussi. De Montréal à Londres, Calgary ou Nashville, l'auteure tisse sa toile avec minutie.

-On sent que l'écrivaine s'est très bien documentée sur chaque période qu'elle décrit. Le texte démontre une recherche approfondie des sujets qui viennent soutenir le récit, que ce soit le métier d'horloger ou la construction du Parthénon de Nashville (oui, oui, il existe bel et bien une réplique du Parthénon de Rome au pays d'Elvis !).

-Un roman avec des effluves d'histoire de l'art et d'objets anciens. J'ai eu un faible pour la période du 18e siècle et pour l'ambiance romantique et évanescente qui l'entoure. Delphine de Sançot mène une vie oisive dans son domaine où elle guette la chute de la première neige par sa fenêtre. Et que dire de la fin, qui est tout à fait surprenante. Donc, en résumé, un chassé-croisé très intéressant et un bon moment de lecture.

Extraits favoris :

« Devant sa fenêtre, les épaules recouvertes de sa robe de chambre, Delphine frissonna. En bas, les haies étaient coiffées de blanc. Les branches du gingko pendaient lourdement. Des traces de pas dans l'allée disaient qu'Ernest était déjà sorti avec les chiens. Cette fois on y était. Impossible de se défiler. Dans les poumons de l'épouse, l'air glacé s'infiltrait, ouvrait chacune des portes, plombait toutes les pièces. La démonstration faite, le traîneau remisé à l'écurie, la neige fondue, il n'y aurait plus qu'à monter dans la voiture avec Monsieur de Sançot et à retrouver l'hôtel de la rue Rambuteau. »

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