24 décembre 2012

Les laboureurs du ciel

Auteur : Isabelle Forest
Titre : Les laboureurs du ciel
Éditeur : Alto
Parution : 2012
Format : 230 pages 

Résumé :

Dans les coulisses des rues de Paris, au 17e siècle, grouillent multitude de forains, de singes savants et de marionnettes colorées offrant des divertissements aux passants.

C'est dans ce labyrinthe de gens, d'odeurs et de cris que s'évadent, l'instant d'un après-midi, Marie et Petit Pierre, deux enfants abandonnés par le monde des grands.

À l'approche d'un spectacle de théâtre de rue, la petite Marie reste bouche bée, absorbée par cet univers énigmatique où dansent polichinelles et gendarmes. 

Le conte de fée de Marie prend insidieusement une tournure macabre. Sous la tutelle de l'Italien, un homme sombre au dangereux charisme, elle se joint à la troupe d'amuseurs publics et abandonne peu à peu son jugement aux mains de son patron.

Est-ce que l'amour de Petit Pierre, son fidèle ami, pourra la sauver du gouffre qui s'agrandit sous ses pieds ?

Ce que j'ai aimé :

 -Un roman étrange et merveilleux à la fois. J'ai été éblouie par la poésie, l'élan et l'énergie contenus dans cette fable gothique. Sorte de mélange entre Notre-Dame de-Paris et le Labyrinthe de Pan. On croise autant d'innocence, de naïveté et d'imaginaire que d'horreurs et de magie noire.

-J'ai eu l'impression que l'auteure a écrit ce livre en vivant une grande histoire d'amour. Avec Paris, avec le Théâtre de la Foire et les arts en général, que ce soit la musique, la danse, le chant ou le théâtre. On ressent toute l'inspiration et l'exaltation de la romancière qui nous transporte, par son enthousiasme, dans cette ambiance gitane très originale. 

-J'ai bien aimé l'extrait de la pièce de théâtre en intermède du récit, Les Forces de l'Amour et de la Magie, datant de 1678. Ainsi que Danse Macabre, une fresque peinte en 1425 au Cimetière des Saints-Innocents de Paris. Nombre d'éléments qui nous rappellent que la fiction n'est pas si loin de la réalité de l'époque.

-J'ai été complètement envoûtée par cette histoire et je ne voulais tout simplement pas qu'elle se termine. J'ai d'ailleurs trouvé la fin trop abrupte, par rapport à l'envol et au souffle qui l'ont précédée. Tout de même, c'est un livre qui m'a fait voyager dans une constellation de mystères et de personnages insolites. La dévouverte d'une belle plume qui me donne le goût d'aller explorer les publications précédentes de l'auteure, notamment en poésie.

Extraits favoris :

« Au nord de la foire, dans la rue de la Lingerie, toujours immobile devant la loge de l'arracheur de dents, une fillette se tient au milieu du monde agité, seule dans son rêve neuf et magnifique. »

« Ils ne jouent pas de la musique, ils la libèrent. La musique alors nous fait rêver. Mais il faut prendre garde. Parce qu'il arrive qu'au coeur du rêve elle nous vole une partie de notre âme. »

« À la manière d'un chat, la créature s'était glissée sans bruit dans la salle. Je devinai qu'elle venait de la cave. Soudain, je la regardai autrement. Elle était toujours aussi belle avec ses traits fins et harmonieux, et sa peau chatoyait, laiteuse et lisse comme de la porcelaine. Mais l'idée même de cette matière propre à créer couverts et récipients me fit entrevoir la dureté du visage de la créature. [...] je compris que les gestes et la démarche avaient longuement été étudiés, comme les mouvements répétés d'une danse. »

Lu dans le cadre du défi À la découverte du Québec chez Sunflo 


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