12 janvier 2013

Bienveillance

Auteur : Fanny Britt
Titre : Bienveillance
Éditeur : Leméac
Parution : 2012
Format : 85 pages



Résumé :

Deux amis d'enfance, Gilles et Bruno, se retrouvent après 17 ans. Ils ont grandi ensemble dans le village de Bienveillance. Pourtant, ils ont pris des chemins bien différents. Gilles est devenu avocat dans un cabinet de Montréal, tandis que Bruno vit toujours à Bienveillance avec sa famille.

L'ambiance est tendue, car Gilles devra bientôt plaider une cause contre son ami. Il défend les intérêts d'un répartiteur d'ambulances qui refuse d'indemniser Bruno suite à un retard ayant plongé son fils dans le coma.

Bienveillance est un lieu de réflexion sur les contradictions et les lâchetés, sur les choix que l'on pose dans la vie et qui forgent notre destin.

Ce que j'ai aimé :

-J'ai une cousine formidable qui aime le théâtre autant que moi. C'est presque devenu une tradition, quand les nouvelles programmations se pointent le nez, de choisir nos pièces ensemble. Cet automne, nous sommes allées voir Bienveillance. Le texte m'a jetée par terre et j'ai voulu le retrouver sur papier.

 -En seulement 85 pages, Fanny Britt nous livre une pièce dense et incisive qui fait réfléchir. Entre ville et ruralité, elle aborde une multitude de thèmes : nos racines, nos valeurs profondes, le sens de l'amitié, le monde du travail, la solitude, la bonté, l'intégrité. J'ai été fascinée par la plume brillante de l'auteure et sur le regard qu'elle porte sur notre époque.

-Les monologues de Gilles mêlent poésie, folklore et audace. Un flot continu à couper le souffle. En opposition, les dialogues sont formés de phrases coupées, inachevées, pour bien montrer le malaise et l'hésitation entre les personnages.

-L'humour vient surtout de la mère de Gilles, une syndicaliste à la voix forte, qui déplace de l'air avec ses enfants fantômes dans les cheveux. Un personnage chaleureux, à la réplique franche. Je garde un bon souvenir de cette lecture et de cette soirée partagée avec ma cousine.

Extraits favoris : 

« Entre la bonté et moi, il y a une autoroute de campagne devant un verger. » 

« L'amour, chez moi, ça sent les batches de confitures et la tarte aux framboises et le deuil et l'angoisse et la glaise, et ma mère qui ne veut que mon bien croit que ce qui me gêne c'est l'homosexualité alors que c'est l'amour. C'est l'amour qui me gêne. »

« Ma grand-mère Jean disait ça souvent, goûter pour sentir, sentir pour voir, voir pour entendre.
Ça goûte le soufre, sur la plage.
Je sens pus les lettres sans mes lunettes. »

Lu dans le cadre du défi À la découverte du Québec chez Sunflo

 

8 commentaires:

  1. J'ai lu Chaque jour de Fanny Britt (une pièce qui est, je pense, un peu plus trash que celle-ci...!) & j'ai été très troublée & très impressionnée -- j'essaierai de lire Bienveillance aussi!

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    1. @ Amélie : Celle-ci n'est pas trash, mais elle nous brasse la cage, ça c'est sûr.

      Je te la conseille vivement. Un petit bijou de texte, plein de subtilité.

      Chaque jour, elle me tente aussi cette pièce ! Alors, on s'en reparle ? ;)

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    2. Oui! Reste juste à me mettre sur la liste d'attente à la bibliothèque... ;)

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    3. @ Amélie : Bonne idée ! Je vais faire de même pour Chaque jour :)

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  2. Je ne sais plus d'où j'ai connu Fanny Britt... mais j'avais noté son nom il y a quelques années... puis je ne l'ai jamais lu. Ton billet arrive comme une invitation à la découvrir :)

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    1. @ Allie : Super ! C'est un peu ce qui fait la magie des blogs, pouvoir s'inspirer les unes les autres.

      Tu vois, moi c'est l'auteure Sue Hubbell que j'ai notée sur ton blog et depuis, je me dis : je dois découvrir cette auteure !

      J'espère que l'univers de Fanny Britt te plaira :)

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    1. @ Suzanne : C'est une dramaturge à découvrir. Tu me diras !

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