22 août 2013

Messages de mères inconnues

Auteur : Xinran
Titre : Messages de mères inconnues
Traduction : Françoise Nagel
Éditeur : Philippe Picquier
Parution : 2011
Format : 296 pages

Résumé :

Qui était ma maman ? Est-ce qu'elle m'aimait ? Pourquoi m'a-t-elle laissée ? Pour plusieurs petites chinoises adoptées à l'étranger, les questions entourant leur origine demeurent sans réponses. La journaliste Xinran a recueilli les témoignages de mères biologiques et d'employées d'orphelinat pour tenter de comprendre et de leur offrir quelques pistes sur leur passé. Il en ressort un récit troublant, mais toutefois nécessaire, puisqu'il donne la parole aux femmes chinoises, à ces mères qui ne les ont jamais oubliées.

Ce que j'ai aimé :

-En tant que femme, j'ai trouvé ce roman bouleversant, mais aussi très éclairant sur la condition féminine en Chine. Dans l'avant-propos, l'auteure nous présente les trois raisons principales qui contraignent les mères chinoises a abandonné leur enfant : les traditions séculaires en milieu rural, le manque d'éducation sexuelle chez les jeunes et la politique de l'enfant unique. Comme occidentale, je connaissais davantage le lien entre l'adoption et le contrôle des naissances, car le sujet est plus répandu dans les médias. J'ai donc été surprise d'en apprendre plus sur le système de répartition des terres et sur le taux élevé de suicide chez les jeunes paysannes.

-Dans les villages, un individu de sexe masculin âgé de plus de quinze ans reçoit le double de superficie de terre arable, créant une situation d'inégalité profonde qui marque cette société agricole. De plus, le taux de suicide chez les femmes demeure trois fois plus important que chez les hommes. Xinran partage avec nous les confessions de ces mères vivant dans les campagnes, avec beaucoup de sensibilité et de tendresse.

-Pour nous donner un portrait complet, l'auteure brosse différents milieux, différents visages, différentes conjonctures. Nous sommes témoins des récits d'un couple vivant à la ville, d'une étudiante, d'une sage-femme et d'une directrice d'orphelinat. Même si la traduction ne m'a pas particulièrement séduite, j'ai été touchée par ces confidences poignantes et par leur propos essentiel, déchirant et délicat.

-La plupart des histoires contenues dans cet ouvrage datent des années 90, alors je suis consciente que la situation a peut-être évolué depuis ce temps. Mais, il reste que le coeur d'une mère ne change pas. Ce livre contient beaucoup de douleur, mais il transmet également un important message d'amour, créant un pont entre la Chine et l'Occident, entre une mère et son enfant.

Extrait favori :

« Mon enfant bien aimée,
La pluie qui te touche, ce sont mes larmes
Le vent qui te caresse, c'est ma main
La lumière du jour, c'est mon regard veillant sur toi
La nuit, c'est moi qui berce tes rêves. »

Lettre X pour le challenge ABC Babelio


2 commentaires:

  1. Très intéressante lecture qui doit secouer un peu, je pense.
    J'ai quelques amis qui ont adopté des enfants de Chine et qui vivent régulièrement avec les questions sur leurs origines.

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    1. Oui, c'est un livre qui prend aux trippes. Il est écrit avec beaucoup de respect, mais quelques passages sont très difficiles à lire.

      Je le conseillerais tout de même à tes amis, car il permet de comprendre la pression sociale que ces femmes ont vécue.

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