3 septembre 2013

Document 1

Auteur : François Blais
Titre : Document 1
Éditeur : L'instant même
Parution : 2012
Format : 182 pages

Résumé :

Tess et Jude habitent la ville de Grand-Mère et ne font pas grand chose. La plupart du temps, ils s'adonnent au tourisme virtuel en naviguant sur Google Maps. Un jour, en parcourant les quatres coins de l'Amérique, ils jettent leur dévolu sur la ville de Bird-in-Hand, en Pennsylvanie, et élaborent le projet de s'y rendre réellement.

Fauchés et sans voiture, ils devront déployer plusieurs astuces pour financer leur expédition. Ils décident de demander une subvention au Conseil des arts pour écrire leur récit de voyage. Tess ouvre alors un nouveau document Word, prenant le titre par défaut de Document 1. Voilà le livre que l'on tient entre nos mains. Plutôt original, non ?

Ce que j'ai aimé :

-François Blais possède un humour qui lui est propre, teinté d'ironie et d'une certaine camaraderie insolente. Dans ce roman, il se joue des règles en insérant un test de personnalité, en ajoutant de longues parenthèses et des apartés au lecteur. Il m'a fallu un certain temps avant d'apprivoiser cette petite bestiole farfelue.

-De prime abord, j'ai été déboussolée par l'utilisation fréquente de mots en anglais, de phrases interminables et d'interjections propres au langage parlé. Tous ces éléments ont rendu ma lecture ardue. De plus, je ne suis pas friande d'un texte semblant reproduire le contenu d'un article Wikipédia, ce qui se produit souvent au début du récit. Quoique très moderne et apportant une franche lucidité sur notre époque, je n'ai pas trop aimé retrouver cet univers Web 2.0 dans la fiction.

-Ce bouquin regorge tout de même d'idées brillantes, de dialogues savoureux et se termine par un tableau réussi, laissant en quelque sorte la parole au chien de la famille pour livrer la morale de cette histoire. Je me suis finalement attachée à ces deux énergumènes et à leur environnement un peu laid, à leurs plans un peu foireux. Le monde dépeint par le romancier devient délectable par sa façon de représenter la banalité de l'ordinaire, par ses allusions caustiques au milieu de l'édition et par l'espoir de s'en sortir au moyen de l'écriture. Comme si Don Quichotte avait déménagé ses pénates dans le centre-ville de Grand-Mère et que les moulins à vent se transformaient en comité de lecture.

-Suite à cette première rencontre, je reste encore perplexe devant le procédé de l'auteur et il me faudra lire d'autres romans de François Blais avant de pouvoir affirmer si son style me convient. J'ai éclaté de rire, mais j'ai aussi levé un sourcil étonné à l'occasion. À suivre, donc.

Extrait favori :

« Faire du tourisme en pantoufles convenait parfaitement à notre nature. Les fois où on se disait que ça serait cool de partir pour vrai, de sentir sur notre peau le vent de Pimplico, de magasiner au centre-ville de Happyland, de se faire des amis à Dirty Butter Creek, on savait tous les deux que ça n'était que du pétage de broue sans conséquence, d'ailleurs on prenait soin d'ajouter : quand ça nous adonnera ou quand on aura les moyens. Aussi bien dire jamais. »

Lu dans le cadre de Québec en septembre


6 commentaires:

  1. Perplexe je suis aussi, en fait... je ne sais pas si c'est pour moi mais bon, les bizarreries, il faut les essayer pour savoir, n'est-ce pas!

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    1. Tout à fait d'accord avec toi :) Il est quand même très drôle ce roman, alors n'hésite pas à l'essayer !

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  2. Intrigant quand même quoique effectivement bizarre :-)

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    1. Oui, il ne ressemble à aucun autre roman que j'ai pu lire auparavant. Déstabilisant au départ, mais chapeau pour l'originalité !

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  3. Tout aussi perplexe que Karine, je vais peut-être tenter l'expérience éventuellement...

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    1. Oui, c'est à explorer ! Pour ma part, je vais poursuivre avec un autre titre, car j'ai l'impression que le côté Web 2.0 de celui-ci a joué dans ma perception.

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